Le Pilier Cordier ouvert en 1970 est une superbe escalade de plus de 600m filant droit au sommet des Grand Charmoz. Dix huit longueurs d'escalade sur un granit parfait avec une vue incroyable sur la vallée de Chamonix. Ici, encore une fois, on apprécie l'approche raccourci par le téléphérique de l'Aiguille du Midi.
La rapidité du téléphérique est toujours bluffante, en 5mn nous voila au Plan de l'Aiguille à 2250m d'altitude. Nous dormirons avec Denis au refuge du Plan de l'Aiguille afin de partir de nuit pour optimiser la durée de marche et de grimpe. En ce début Aout, la face Nord de l'Aiguille du Midi n'est pas tres attrayante, des chutes de pierres incessante rebondissent de toutes part. Avec Denis, nous observons l’Éperon Frendo que nous avons parcouru au printemps, il y a quelques années déja, inimaginable de le parcourir aujourd'hui et en plein été.
Spectacle nocturne de voir la vallée endormi mais brillant de lumières. Il y a tellement d’éclairage que l'on peine a voir les étoiles, y a t'il besoin d'autant en pleine nuit?
Deux heures de marche d'approche a la lueur de la frontale pour enfin voir le jour se levé et les contours de l'Aiguille de l'M se dessiné, illuminé. Notre objectif est plus a droite, direct a l'aplomb du sommet des Grand Charmoz. La partie glaciaire est courte mais les crampons sont de rigueur ainsi que le piolet pour progresser correctement et avec un maximum de sécurité. La pente du glacier se redresse, nous contournons quelques zones de crevasses puis nous apercevons le départ qui se dessine dans la paroi. Une grande coulée rouge au milieu de cet océan de granit noir et gris et le point de repère évident de l’attaque. Deux options sont possible, nous choisissons de passer par l'attaque de droite en remontant des gradins faciles.
Nous profitons d'une belle plateforme pour y laisser nos chaussures de montagne, les crampons, nos piolets ainsi qu'un peu de nourriture pour le retour. Place aux chaussons d'escalade, le sac à magnésie et en route vers le sommet des Grand Charmoz.
Sur le papier, les longueurs du début sont cotés 5b max, c'est vrai que ce n'est pas très difficile mais bigrement raide tout de suite. Un petit passage dans la quatrième longueur remonte un système de dièdre fissuré avec 3 pitons bien utiles. La fissure est fine et pas si facile que ça à protéger si les pitons n'y étaient pas. Le cheminement est un poil complexe a trouver dans ce début, de plus il faut être attentif a repérer les rappels pour la descente.
Septième longueurs et quelle longueur magnifique...Une fissure ascendante a gauche en râteau de chèvre, qui se grimpe en dulfer avec des petits pieds et tout à protéger sur coinceurs. Un pur régal cette longueur. La suite se perd un peu dan cette immense face jusqu’à rejoindre une grande vire évidente, sablonneuse ou l'on trouve enfin le soleil. Il nous reste cinq ou six longueurs à parcourir et tout est absolument splendide.
Quatorzième longueur, au plus raide en 4+ et un relais pas hyper confort. Une fine fissure à doigt en 5c
plus impressionnante que difficile donne accès au finish en fissure large, 5c a nouveau, "made in USA", un Camalot N°4 évitera de se faire peur dans cette dernière. Le sommet est là, on trouve même deux spits, normal c'est le relais de descente;-) Au total 18 longueurs pour 600m d'escalade incroyable.
Il est déjà temps de redescendre, les rappels vont bien mais pas partout, la corde a tendance a vouloir se coincer pour nous empêcher de descendre trop vite. Certains relais son moyen, il vaut mieux ne pas tous les utiliser, vigilance dans ces moments, surtout ne pas banaliser les rappels.
Retour au pied de la voie, nous rechaussons les crampons et filons à pas de course pour éviter les quelques cailloux qui ont décidé de rebondir en cette fin de journée, venant du haut du glacier des Nantillons. La moraine retrouvée, le sentier est facile pour filer vers les alpages et retour en vallée. Le soir nous rattrape et les couleurs nous jouent des tours, encore! Merci Denis et bravo.
